15 octobre- Journée de la sensibilisation au deuil périnatal
C'est drôle parce que hier, mes enfants m'ont reparlé de leur grand frère ou grande soeur qui est au ciel. J'ai toujours eu le feeling que c'était un "il" donc pour le reste du texte ce sera un garçon...Je n'ai jamais cru que mon histoire est vraiment différente de beaucoup d'autres (parce que comme on le sait, 1 grossesse sur 5 en est touchée), mais je voulais quand même vous partager mes états d'âme de ce moment. Pour adoucir les cœurs de ceux qui le vivent en ce moment, que vous vous sentiez moins seuls...
Back in 2008, je suis à 8 SA et tout va bien. Ça faisait déjà 1 1/2 ans qu'on attendait le + sur le bâton avant qu'il ne s'accroche. Durant la semaine, j'ai des minis pertes brunâtres mais aucunes douleurs ou tiraillements que je n'avais pas déjà. Le samedi, je perds un caillots et un peu de sang rosé, un petit mal de ventre mais je sent que quelque chose ne va pas. Je me rends à l'urgence où j'attends jusqu’à minuit. Finalement on ne peut pas me faire d'écho, je dois revenir Lundi et en même temps refaire une prise de sang pour contrôler le taux d'HCG. Pour l'instant, il était un peu en dessous de la normale mais ça pouvait encore être dans les limites.
Dimanche je prends ça relax et aucune pertes à l'horizon. Lundi matin je me réveille et me prépare à aller à l'hôpital pour mon écho de 8:30. Mon chum est déjà parti au travail (il était encore dans l'armée à ce moment), donc j'y vais seule. Juste avant de me lever, je sais que quelque chose cloche. J'ai des crampes qui viennent par séquences, et mon coeur bat beaucoup trop vite. Je vais aux toilettes et là je le sent passer. J'ai vu la petite pochette avec la petite crevette à l'intérieur. Incapable de tirer la chasse, je l'ai gardé dans une grosse cuillère pour le laisser partir avec mon chum quand il serait revenu. Bon, cette partie nous fait un peu rire maintenant parce que étant donné ma fascination pour le corps humain, moi je n'y ai rien vu de dégoûtant. Autre histoire pour mon homme lol.
Bref, on m'attendait quand même à l'hôpital. La partie qui me reste gravée dans la mémoire (et qui est la plus dure pour moi) va suivre. Je savais que j'avais perdu notre bébé, mais on devait quand même faire l'écho pour être certains que tout était passé. J'ai dû monter à l'étage où ils font les suivis de maternité. Dans la salle d'attente, il y avait 2 couples qui attendaient avec de belles bedaines, pour rencontrer leur petit amour. À en juger par la grosseur de leurs ventres, ils en étaient les 2 sûrement à leurs 2e échos. Moi j'attendais seule, au travers de leur bonheur, pour me faire dire si tout était passé ou si je devrais avoir un curetage. 20 min TRÈS longues avec les yeux dans l'eau à me retenir de pas éclater en sanglot. Parce que même si je ne vivais pas un beau moment, je me souciais quand même du leur, je ne voulais pas leur gâcher et qu'ils se rappellent la fille qui pleurait avec eux dans la salle! Je peux vous dire que je suis restée un bon moment aux toilettes après l'écho avant de repasser devant la salle d'attente, le ventre plus que noué de douleur.
Les jours suivant ont été douloureux, tant émotionnellement que physiquement. Le médecin m'a prescrit un anti-inflammatoire parce que j'ai eu des crampes se rapprochant des contractions pendant 3 ou 4 jrs ensuite. Et la vie est tranquillement revenue à la normale, chaque mois on attendait le + sur le bâton.
5 ans s'est écoulé ensuite avant qu'on puisse accueillir notre bébé arc-en-ciel. Pour 2 des 3 autres grossesses, j'ai eu des pertes de sang rouge les 2 premiers mois, chose qui me stressait énormément mais finalement tout était ok! 2 ans d'intervalles séparent maintenant nos tornades, plus qu'en santé, mais on se souvient encore du grand frère qui a suivi un autre chemin 🤍